Les navigateurs de l'infini

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J’ai fait un drôle de rêve, j’étais à côté d’eux ;
Ils sont un peu étranges, on les dirait très vieux
Mais sans la peau ridée et ils ont de grands yeux
Et des membres fragiles et n’ont pas de cheveux.

Ils regardaient l’écran qui montrait notre monde ; 
Ils prenaient les images qui volent sur les ondes 
De toutes nos radios, admiraient l’océan, 
Ses oiseaux fabuleux, ses animaux géants, 

Et aussi les forêts et toutes les montagnes 
De notre belle Terre, ce pays de cocagne
 Qui meurt au long des jours, mangé par une espèce 
Pourtant intelligente mais pauvre de sagesse, 

Et un peu trop nombreuse et bien peu rassurante 
Et capable du pire et parfois d’épouvante. 
Ils étaient silencieux et très souvent troublés 
Devant notre génie et nos stupidités. 

Ils se parlaient très peu mais ils se regardaient 
Et leurs yeux étaient tristes et ils se comprenaient. 
Que feront-ils de nous ? Ils étaient peu nombreux 
Mais ils étaient savants et aussi courageux, 

Ils venaient de si loin pour admirer la Terre, 
Des planètes-joyaux c’est qu’il y en a guère, 
Il faut les protéger, elles sont des oasis 
Dans un très grand désert aux dangers infinis. 

Ils admiraient nos arts, visitaient nos musées, 
Écoutaient nos musiques et étaient enchantés 
Mais leurs yeux se voilaient devant nos injustices 
Et toute notre bêtise les mettait au supplice. 

Ils se sont réunis, toujours sans se parler, 
Se sont pris par la main, se sont mis à rêver : 
« Faut-il les laisser faire et les abandonner? 
Ou bien les arrêter et les éliminer ? »… 

Je me suis réveillé, je ne sais pas la fin, 
Je ne sais pas lequel sera notre destin. 
C’était un rêve étrange qui semblait bien réel, 
Quand je me suis levé, j’ai regardé le ciel.

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