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Los!

  Le père Ménéi exigeait de ses élèves qu’ils sachent d’abord conduire leur avion au sol, tant en douceur qu’en vitesse, rabâchant que conduire une voiture avec le volant aux pieds et l’accélérateur à la main n’était pas coutumier, surtout que le véhicule n’avait pas de marche arrière, qu’il était sensible au vent, que ses freins étaient symboliques mais parfois utiles…et que sa tenue de route était une vue de l’esprit!
    Il demandait qu’on soit capable de rouler de plus en plus vite, jusqu’à soulever l’engin et le reposer illico, sans sortir du champ.
 Il concluait en disant que cette pratique avait sauvé bien des vies. 

   Il disait le posage facile, allant lentement du connu vers du connu : descente stable établie tranquillement vers un point d’aboutissement visible.
 Si les circonstances sont particulières: vent de travers, gradient, turbulence…on a le temps, pendant une longue finale, d’observer, de sentir et de s’adapter…ou d’aller voir un autre terrain plus favorable. 

  Le décollage par contre est difficile, il va rapidement du connu vers l’inconnu : on estime mais on ne peut prévoir l’avenir dès que l’appareil va s’alléger! 

Le pilote devra s’adapter sans délai ! 

En conséquence de quoi le décollage est plus ouvrageux. 
    Il continuait, dans le silence respectueux de l’assistance où jeunes pilotes et moniteurs étaient mêlés : 

Il est bon de se donner du temps, de l’énergie…
Et d’avoir des sorties de secours, c’est à dire de connaître in situ les prés et champs avoisinants. 

   Le temps et l’énergie procèdent de l’espace et de la vitesse: vous reculerez jusqu’à les arbres pour disposer d’une grande course d’élan et de temps pour sentir l’air…
   Et de quoi freiner ou vous poser avant la fin du champ (il n’employait jamais le mot aérodrome) si ça merde : vous, le vent, le moteur, la cellule, le sanglier qui traverse… 

   Si le badin croît, ou le vario (les deux c’est mieux, mais alors vous n’avez pas un avion de club!) dès la sortie de l’effet de sol, faites confiance à l’ingénieur qui a conçu l’avion et au pilote d’essais qui l’a mis au point : les chiffres du manuel de vol sont vos Tables de la Loi, restez dans les domaines autorisés et remerciez les lois de la Nature. 

    Si les aiguilles des pendules n’ardent point (c’est poliment dit!) interrompez avant d’avoir mangé la longueur restante. Au pire visez au plus mou. 

Avec nos trapanelles sous-motorisées, après le décollage faites un palier d’accélération qui vous donne du temps pour tâter l’air, les réponses des commandes, jeter un œil aux pendules, écouter le moteur, accumuler de la force vive pour manœuvrer si cela s’impose…car vous pénétrez dans l’inconnu. 

…Et ma foi, si Murphy ne s’en mêle pas…Los! (le Go! germanique, en l’honneur de nos invités vélivoles et tudesques de cet été là.) 
   
Volez!

los!.jpg

los1.jpg

Cliquez sur la photo pour voir un bel exemple.


Date de création : 12/07/2017 15:54
Catégorie : -
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