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Enfin quelque chose d’utile ! S’exclame Lulu en voyant le titre au tableau.
- Peut être… Répond mystérieusement le moniteur en rameutant la troupe à force de hurlements qui résonnent dans le hangar. Il ordonne :
Fouillez les bouquins de la bibli qui traitent des oiseaux et trouvez moi envergures et poids.
Cette manifestation inédite d’autorité subjugue les gorets qui obtempèrent avec célérité et reviennent moisson faite.
- Nous avons vu grâce au matheux une des lois de la nature : la chute des corps. Ces lois furent difficiles et lentes à élaborer, à saisir pour le béotien, mais elles permettent de prévoir le comportement des choses et c’est à cette aune qu’on mesure leur véracité. Je vous ai cité la recette de cuisine de l’ingénieur-pilote Lecarme, du CEV, à qui nous devons beaucoup, qui dit que la charge à l’envergure est un critère commode, rapide car sans calcul, pour situer une machine volante. Appliquons-la aux oiseaux, ils sont nos maîtres et quelques millions d’années d’évolution leur ont conféré une efficacité dont nous n’approchons qu’avec difficulté. Je vous écoute et place sur ce quadrillage horizontalement les envergures et verticalement les poids.
Chacun y va de ses découvertes et les données pleuvent :
- Pigeon : 65 cm pour 300 gr
- Hibou : 90 cm pour 350 gr
- Grand corbeau : 115 cm et 800 gr…
Le moniteur obtient la fig. 1…
sur laquelle il ajoute un RC indoor, un park flyer… et une petite chauve-souris représentant les mammifères, à l’étonnement de la troupe. Les données continuent ; il entame un autre tableau ( fig. 2 )
pour les grands oiseaux ( cigogne, condor… ) qui débordent du premier. Sur ce second il ajoute un grand planeur RC, un ornithocheirus, un tératorne, un quetzalcoatlus… et un deltaplane à la surprise générale.
L’ahuri ( pas tant que ça ) triomphe en clamant qu’ornithocheirus et quetzalcoatlus sont les reptiles volants les plus grands que les airs (et les ères) préhistoriques aient portés… mais il sèche sur le tératorne.
- Le plus grand emplumé ! Peut-être à l’origine de la légende de l’oiseau-tonnerre des indiens d’Amérique, révèle modestement le moniteur.
Il demande au matheux de tracer une courbe moyennant les points obtenus sur chaque tableau.
L’assistance reste coite… pas longtemps.
- On dirait des portions de paraboles . Remarque le matheux. Il affine en expliquant que si la pente augmente avec les dimensions c’est que le nombre de Reynolds croît et le rendement aussi… et que l’atmosphère des ptérodactyles était bien plus oxygènée, ce qui augmentait la combustion du carburant embarqué sous forme de graisse.
Le renard, toujours subtil, dit que si on met la courbe de la fig. 2 en prolongement de celle de la fig. 1… ça ne suit pas …
Le moniteur argüe que les échelles sont différentes… mais remarque malicieusement que cette singularité est peut-être le signe qu’on passe du vol battu au vol plané !
L’ahuri dit que des fossiles bien conservés ont permis d’estimer les poids du quetzalcoatlus et de l’ornithocheirus… mais pour le tératorne…
- Alors prenons le pari ! Au passage remarquons que les modèles réduits et le deltaplane ne dérogent pas à la règle, comme quoi les lois de la nature sont bien réelles et que toutes les machines volantes sont autosimilaires, pour employer un mot qui ne veut pas dire grand chose mais impressionne.
- Toutes ces impressions m’ont donné faim, dit Lulu qui clôt là cette philosophique envolée.
Pour illustrer ces propos, voir la vidéo !
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