Vrilles

    Il fait beau mais l’atmosphère est neutre et sans pompe; le moniteur cherche comment motiver la bande quand Lulu a une idée géniale : 

-Si on faisait des vrilles, depuis le temps que tu nous le promet et qu’on tire la langue? 

-Chiche, mais briefing d’abord devant la télé. 

    Lulu gueule un grand coup « vrilles ! » et les gorets dispersés se rassemblent comme par enchantement. 

    Le moniteur demande à l’ahuri de présenter la chose qu’il maîtrise parfaitement avec son avion de voltige modèle réduit. 

    La vrille, ou le déclenché… qui est pareillement déclenché, est le produit d’une incidence de décrochage et d’une attaque oblique simultanées; donc je tire à fond et je met un pied à fond. L’aile avançante voit son décrochage retardé tandis que l’aile reculante décroche; l’aile décrochée s’enfonce et le pied à fond initialise un lacet de même sens.
  Pour arrêter : manœuvre inverse : pied à l’opposé de la giration et manche au neutre, ou poussé, selon les machines. 

  -Et si je met les ailerons dans le même sens au départ, demande le renard, que se passe t-il ? 
-La vrille accélère et dégénère en spirale engagée. 

  -Et si je met les ailerons à contre au départ ? demande Lulu ? 
-La vrille ralentit, parfois s'aplatit…mais ça dépend des machines. 

   Le moniteur se doit d’intervenir : 

-Tu as parfaitement raison, ça dépend de l’architecture de la machine, de son centrage, des masses excentrées comme les bidons de bouts d’ailes.
      Chaque cas est d’espèce et avec le SF 34

que nous allons utiliser et qui excelle dans cet exercice (c’est bien dans le seul !) vous constaterez que la profondeur au neutre, bien sûr avec la direction à fond à contre, suffit à sortir rapidement. 

  La vrille est favorisée par les ailes rajeunies ou en flèche ou lourdes, le centrage arrière, les fuselages maigres et arrondis, les petits empennages ou ceux dont la direction ne descend pas sous le stab… 
Avant de faire des vrilles seuls, lisez attentivement le manuel de vol et écoutez les anciens. 

   Le renard pose les questions piège : 
-Et l’empennage en T ?…Et le stab monobloc ? 

  -Hum ! Le monobloc est mauvais car il décroche trop facilement quand on en a besoin…Pour le T lisez le rapport de Saint-Auban qui compare les comportements du classique et du T. 
  Notre SF 34 a des grands empennages classiques à parties fixes et parties mobiles et nous convient parfaitement. 

   Avant d’aller en piste nous allons regarder un film sur des maquettes en essais de vrille libre dans une  soufflerie verticale. 

Vous cliquez sur l'image pour voir ce film.